De plus en plus de femmes décèdent du tabac chaque année en France. Il est urgent de mieux comprendre le tabagisme chez les femmes pour une meilleure prévention et un sevrage plus efficace.
La campagne « Femmes libres », menée en partenariat avec la Fédération Française de Cardiologie, informe sur les spécificités du tabagisme féminin.
De plus en plus de femmes décèdent du tabac chaque année en France. Il est urgent de mieux comprendre le tabagisme chez les femmes pour une meilleure prévention et un sevrage plus efficace.
La campagne « Femmes libres », menée en partenariat avec la Fédération Française de Cardiologie, informe sur les spécificités du tabagisme féminin.
La lutte contre le tabagisme est une urgence permanente. En France, actuellement une femme sur cinq fume quotidiennement et le tabac tue 20 000 femmes chaque année, c'est deux fois plus qu’il y a 20 ans.
Des recherches européennes ont montré que les femmes et les hommes présentaient des caractéristiques différentes dans les raisons qui les incitent à fumer.
Focus sur les raisons spécifiques qui peuvent pousser les femmes à entrer dans le tabac :
La pression et l’approbation des pairs à l’adolescence dans le cadre de l’initiation au tabagisme : A l’adolescence, la recherche d’approbation par les pairs, groupes d’amis ou groupes que l’on souhaiterait intégrer, serait plus forte chez les filles. Elle représente un facteur plus important favorisant l’initiation au tabagisme à un jeune âge chez les filles. De même, une plus forte identification aux stars de cinéma qui fument a également été observée chez les adolescentes.
La norme du poids, le diktat de la minceur : Les femmes sont plus soumises aux normes de minceur que les hommes. C’est dans ce contexte que certaines sont plus susceptibles de fumer pour gérer leur poids. En effet, la nicotine peut avoir un effet sur l’appétit. Ce facteur qui peut être une motivation à l’entrée dans le tabagisme et également un frein à sa sortie.
Certaines femmes seraient plus susceptibles d’utiliser les cigarettes comme une stratégie pour lutter contre le stress et les émotions négatives alors que les hommes fument davantage par habitude ou pour augmenter les effets psychoactifs positifs de la cigarette. On peut comprendre le poids de ce facteur quand on s’intéresse par exemple, à la répartition des tâches ménagères et parentales entre hommes et femmes.
C'est dans les années 20 aux Etats-Unis et dans les années 70 en France que les cigarettiers ont commencé à cibler directement les femmes. Bien conscients des normes pesant sur les femmes et de leur combats pour l'égalité, c'est à travers différents arguments marketing qu'ils ont incité les femmes à entrer dans le tabac :
L'élégance et la minceur : les femmes sont plus soumises à la norme de la minceur que les hommes, la nicotine ayant des effets sur l'appétit, les cigarettiers se sont emparés de cet argument pour vendre leurs produits. En témoigne, nombre de publicités et de slogans tels que « Reach for a Lucky instead of a sweet » (prendre une Lucky plutôt qu'un bonbon), ou encore des marques de cigarettes spécifiques telles que "les slims".
La cigarette comme symbole d’émancipation féminine : L’industrie du tabac a assimilé ses produits aux mouvements d’émancipation des femmes pour établir le tabagisme comme un acte de liberté. La cigarette est alors présentée comme un symbole d’affranchissement des règles mais également d’égalité avec les hommes.
Une stratégie payante : la fumeuse comme symbole de la femme libre a été intégré dans l’imaginaire collectif. De nombreux personnages féminins, cigarettes à la main, incarnent à l’écran des rôles de femmes fortes, libres et belles, continuant à valoriser et à normaliser le tabac chez les femmes depuis des décennies. Selon les indicateurs de l'ACT#2, aujourd’hui encore 43% des Français considèrent qu’une femme qui fume est une femme libre. Un mythe à déconstruire !
Une normalisation des nouveaux produits via les influenceurs : les nouveaux produits du tabac ou de la nicotine, tel que le tabac chauffé ou les sachets de nicotine à des fins récréatives, continuent d'être valorisés auprès des jeunes femmes sur les réseaux sociaux. Les industriels payent des influenceurs pour inciter des non-fumeurs à devenir consommateur de produits générant dépendance et impact sur la santé.
©Silva Thins
Publicité Silva Thins©Virginia Slims
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Photo d'influenceuse pour VeloA consommation de cigarettes égale, hommes et femmes ne partagent pas les mêmes risques sur leur santé. Pour des raisons biologiques, la femme est plus sensible à la toxicité de la cigarette.
Entre 2000 et 2015, la mortalité par cancer du poumon a augmenté de plus de 70% chez les femmes alors qu’elle a diminué de 15% chez les hommes. Au point que chez les femmes de 50 à 75 ans, il y a à présent pratiquement autant de décès par cancer du poumon que par cancer du sein.
Mais l'une des conséquences les plus méconnues sur la santé des femmes, est l'impact du tabagisme sur leur coeur.
Sans tabac, le cœur des femmes est naturellement protégé : en raison de leur statut hormonal, les femmes bénéficient d’une protection cardiovasculaire spécifique qui malheureusement s'annule lorsqu'elle fume.
A tout âge, il existe un bénéfice très important à arrêter de fumer, en particulier sur le plan cardiovasculaire où la réversibilité des mécanismes responsables des accidents est rapide.
Le sevrage apparait comme plus difficile chez la femme que chez l’homme.
Des facteurs psychosociaux : Les émotions négatives telles que le stress au travail, conjugué à la gestion de vie familiale, ou à la précarité, peuvent être des facteurs de rechutes.
Des facteurs biologiques : Les hormones sexuelles féminines sont possiblement en cause. Des études suggèrent que les œstrogènes et la progestérone, qui fluctuent au cours du cycle menstruel, peuvent contribuer à ces différences de difficulté de sevrage entre les femmes et les hommes.
La crainte d’une prise de poids associée à l’arrêt du tabac : même si elle peut être également présente chez les hommes, elle est souvent plus marquée chez les femmes. Elle représente un obstacle à la décision d’arrêt et une cause fréquente de reprise du tabac, même si un accompagnement suffisant permet de contrôler cette prise de poids et d’accompagner cette crainte.
Certaines femmes réagissent moins bien que les hommes aux substituts nicotiniques. Ces derniers semblent en effet atténuer les symptômes de manque avec moins d’efficacité chez les femmes. Par contre la varénicline représenterait un traitement plus efficace que les autres traitements et plus efficace que chez les hommes .
Intensifier la recherche sexospécifique sur le tabagisme permettra d’apporter une aide mieux ciblée vis à vis du sevrage tabagique des femmes.
Parce que chez certaines femmes, le principal obstacle pour arrêter de fumer est la peur de grossir, il est nécessaire de renforcer la communication sur la possibilité d’une prescription de consultations remboursées chez un médecin nutritionniste par son médecin généraliste dans le cadre du parcours de soins d'arrêt du tabac.
Cette possibilité de consultation doit également être présenté aux hommes qui auraient les mêmes craintes quant à leur poids.
Bien que cette revendication ne se limite pas aux femmes, en raison de la dimension psychosociale d’entrée dans le tabagisme des femmes et des facteurs de stress et d’anxiété qui rendent le sevrage plus difficile, l’ACT propose de faciliter dans le parcours de sevrage la possibilité d’un accompagnement par une psychologue
considèrent encore
qu'une femme qui fume
est une femme libre
en France
sont dépendantes
d'un produit meurtrier
de femmes prises
par le tabac
par an
présentant un infarctus
avant 50 ans
sont fumeuses
L'INDUSTRIE DU TABAC N'A JAMAIS VOULU D'UNE FEMME LIBRE.
#S'affirmer sans fumer
La Fédération Française de Cardiologie lutte contre les maladies cardiovasculaires depuis 57 ans. Présente partout en France, ses quatre missions sont le soutien de la prévention, le financement de la recherche cardio vasculaire, l’accompagnement des patients cardiaques et la promotion des gestes qui sauvent, à apporter une aide à la réadaptation et à la réinsertion des personnes atteintes de pathologie(s) cardio vasculaire(s).