Une transparence et des contrôles nécessaires pour les représentants des buralistes, le Cheval de Troie des industriels de la nicotine
A ce jour,
la Confédération des buralistes représente sans nul doute le lobby le plus influent pour défendre le marché de l’addiction à la nicotine à travers la vente des produits du tabac et des autres produits dérivés.
Afin de freiner les politiques de santé publique, le président de cette organisation,
Philippe Coy, affirme régulièrement dans les médias que
l’augmentation des taxes a créé « un marché parallèle, un marché noir, un marché du banditisme ». Un argumentaire fondé sur le rapport
« Consommation de cigarettes illicites dans l’UE, au Royaume-Uni, en Norvège et en Suisse », l’outil de désinformation de Philip Morris International (PMI) commandé chaque année au cabinet de conseil KPMG.
Ce week-end encore sur
RMC, Philippe Coy semblait imposer ses conditions au gouvernement en déclarant qu’il
« n’accepterait pas une nouvelle trajectoire fiscale ».
Loin des préoccupations de santé publique, la Confédération des buralistes exerce sur les pouvoirs publics une réelle pression pour défendre ses objectifs financiers, au même titre que les industriels de la nicotine. En ce sens,
l’ACT se félicite que le prochain PNLT contraigne ce lobby aux mêmes obligations de transparence qui s’imposent aux cigarettiers. Néanmoins, l’association insiste pour que cette mesure nécessaire soit couplée à des actions concrètes :
• Aujourd’hui, 2/3 des buralistes continuent de vendre du tabac à des mineurs. L’ACT demande qu’il y ait plus de contrôles de la part des douanes sur le respect des buralistes de la vente aux mineurs. A l’évidence, l’association attend une transparence complète sur ces inspections. ;
• Pour être efficaces, ces contrôles doivent être associés à des sanctions renforcées. L’ACT réclame que la licence des buralistes soit conditionnée au respect de l’interdiction de vente aux mineurs.
« Si l’on se félicite que le gouvernement nous ait entendu concernant l’attractivité des produits du tabac et de la nicotine, en actant notamment l’interdiction de la Puff, l’instauration des paquets neutres sur les autres produits du vapotage la généralisation des espaces sans tabac, nous regrettons le manque de courage politique quant à l’absence d’une véritable trajectoire fiscale. », déclare
Loïc Josseran, Président de l’ACT-Alliance contre le tabac. « Comme nous avons pu le constater sous le mandat de M. Sarkozy, l’absence d’une politique fiscale forte et structurée met en danger les derniers efforts de santé publique. Nous ne pouvons pas nous permettre un moratoire d’autant que nous avons perdu un an avec déjà le retard de publication du PNLT ! Par ailleurs, l’exécutif doit aller plus loin en mettant en place la décommercialisation progressive des produits du tabac et de la nicotine. Loin de favoriser l’explosion d’un marché noir comme le clament les représentants des buralistes et des industriels, cette mesure est indispensable pour atteindre l’objectif d’une « génération sans tabac d’ici 2032 ».