207 € par mois : c'est ce qu'un fumeur dépense en moyenne pour ses cigarettes chaque mois, soit 2 484 € par an. Et ce sont avant tout les personnes les plus défavorisées qui en font les frais.
Au-delà d'aggraver les difficultés financières de ses consommateurs, l'industrie du tabac creuse les inégalités sociales et de santé. L'ACT plaide pour la mise en place de mesures innovantes, spécifiquement adaptées aux populations les plus modestes.
207 € par mois : c'est ce qu'un fumeur dépense en moyenne pour ses cigarettes chaque mois, soit 2 484 € par an. Et ce sont avant tout les personnes les plus défavorisées qui en font les frais : l'achat de cigarettes pèse d'autant plus lourd dans leur budget, les contraignant à faire des arbitrages budgétaires.
Au-delà d'aggraver les difficultés financières de ses consommateurs, l'industrie du tabac creuse les inégalités sociales et de santé. L'ACT plaide pour la mise en place de mesures innovantes, spécifiquement adaptées aux populations les plus modestes.
Au-delà de nuire à la santé de ses consommateurs, l’industrie du tabac empiète également sur leur pouvoir d’achat : un fumeur moyen français dépense chaque mois 207 € pour subvenir à sa consommation de tabac.
L’impact budgétaire de la consommation de tabac est d’autant plus lourd pour les plus défavorisés : chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, le tabagisme peut représenter jusqu’à 30 % des dépenses d’un ménage.
Malgré le poids financier important que représente le tabagisme, trois fumeurs sur dix ne savent pas combien ils dépensent par mois pour acheter leurs produits . Et parmi ceux ayant une idée du budget qu’ils allouent, l’enveloppe budgétaire est bien sous-estimée (123 € en moyenne)
S’ils ne fumaient pas, les Français déclarent qu’ils utiliseraient ce budget avant tout pour se faire plaisir : 70 % d’entre eux attribueraient cet argent à des loisirs (vacances, sorties, culture, coiffeur, etc.).
Un fumeur sur 5 reconnaît avoir déjà renoncé à certains achats ou activités pour subvenir à leur consommation de tabac. Une proportion beaucoup plus forte chez les 25/34 ans (42 %) et les personnes ayant un enfant de moins de 18 ans (29 %).
Parmi eux, la moitié a renoncé à des dépenses de première nécessité telles que l’alimentation, les frais de santé ou les produits d’hygiène ; au profit des produits du tabac. Plus d’un tiers d’entre eux affirment avoir également renoncé à épargner.
Au cours de ces dernières années, le tabagisme est devenu un marqueur social fort :
Aujourd’hui, on compte près de 2 fois plus de fumeurs quotidiens parmi le tiers de la population française dont les revenus sont les moins élevés, par rapport à ceux ayant les revenus les plus élevés.
La prévalence tabagique quotidienne est nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est faible : de 32 % parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat contre 17,1 % parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat.
Le tabagisme est également associé à la situation de chômage : de 45,7 % chez les personnes sans emploi contre 26,6 % parmi les actifs occupés.
Or le tabagisme tue un fumeur sur deux et est encore responsable en France de 75 000 décès prématurés par an
Plusieurs facteurs psychosociaux et socio-économiques peuvent expliquer une prévalence tabagique plus forte chez les personnes les plus modestes. On sait que les difficultés de la vie qu’elles rencontrent, tout comme le fait d’avoir des parents fumeurs, accroissent les risques de consommer soi-même des produits du tabac. Plus éloignées du système de soins et moins réceptives aux messages habituels de prévention, ces personnes ont également moins de chances d’accéder à un accompagnement dans la durée, dans le cadre de leur sevrage tabagique. C’est pourquoi il est nécessaire de prendre des mesures novatrices, spécifiquement adaptées à ce public !
Marion Catellin, Directrice de l'ACT-Alliance contre le tabac
C’est pourquoi, l’ACT estime qu’il est nécessaire d’améliorer l’information sur la prescription et le remboursement des substituts nicotiniques à travers des campagnes de sensibilisation nationales, à destination des professionnels de santé et des fumeurs.
L’association réclame également la gratuité de ce traitement qui n’est pas, pour une partie de la population, intégralement pris en charge. Si ces substituts prescrits étaient à 100 % remboursés, plus de 3/4 des fumeurs estiment qu’ils seraient plus motivés à arrêter de fumer.
Ce dispositif innovant, qui a déjà fait ses preuves dans les pays anglo-saxons et même en France auprès d’un public spécifique, vise à récompenser l’arrêt du tabac par un don, sous forme de bons d’achat ou d’espèces.
Le financement d’une expérimentation d’un tel dispositif à l’échelle nationale permettra de déterminer l'efficacité et les modalités pratiques de mise en œuvre, particulièrement concernant la nature du don, leur régularité et le contrôle de l’abstinence.
Plus de deux tiers des fumeurs affirment que recevoir une aide de l’Etat les inciterait davantage à arrêter de fumer.
Afin de démontrer que la cigarette n’est pas l’amie du précaire mais de la précarité, l’ACT-Alliance contre le tabac lance sa campagne de sensibilisation construite en deux temps :
TEMPS 1 : l’ACT profite de la période des vœux pour souhaiter, au nom de l’industrie du tabac, une mauvaise année 2023. A travers ce message ironique, le collectif entend dénoncer à quel point les cigarettiers s’enrichissent sur le dos des fumeurs, tout en creusant les inégalités sociales. Lancé dès le 2 janvier, le dispositif média (insertions presse et sponsorisation sur les réseaux sociaux) sera amplifié à travers un partenariat avec le média Brut.
le budget mensuel moyen
d'un fumeur en France
ce que le tabagisme peut représenter
chez les plus modestes
ont déjà renoncé à certaines dépenses
pour acheter des produits du tabac
le chiffre d'affaires réalisé par les cigarettiers
chaque année en France