Le 4 juillet 2022
Créé en 2016 par le Ministère de l’Economie et des Finances, le label ISR - Investissement Socialement Responsable - visant à distinguer les placements financiers dits « responsables », est actuellement en cours de révision afin de prendre en compte les dernières évolutions et pratiques de la finance durable. Pourtant, dans la nouvelle mouture, le comité du label ISR ne prévoit pas d’exclure l’industrie du tabac ; un secteur d’activité désastreux au niveau sanitaire, environnemental et social, incompatible avec les valeurs prônées par le fond d’investissement. A l’heure de la refonte de ce label, l’ACT-Alliance contre le Tabac demande l’exclusion stricte de l’industrie du tabac.
Alors qu’il est aujourd’hui l’un des premiers labels de finance responsable d’Europe avec 212 milliards d’euros de fonds labellisés, soit 5,8 % de l’épargne financière des ménages français , il a été à plusieurs reprises pointé du doigt pour son manque d’exigence. Dans son rapport publié en mars 2021, l’inspection générale des finances déclarait même qu’« à moins d’une évolution d’ampleur, le label ISR s’expose à une perte inéluctable de crédibilité et de pertinence ».
Actuellement en cours de révision, avec une nouvelle mouture attendue pour octobre 2022, le label ne prévoit aucune exclusion de l’industrie du tabac, à la différence de nombreux labels européens dits responsables. Cela signifie que, pour le gouvernement français, la vente et la production de produits du tabac peuvent être l’objet d’un investissement responsable et durable.
Or, il ne fait aucun doute que le tabagisme est profondément contraire aux objectifs de développement durable poursuivis par le label ISR. Première cause de mortalité évitable, le tabac est encore aujourd’hui responsable de 75 000 décès par an dans notre pays . Outre ses conséquences désastreuses sur la santé et son coût économique et social, le tabac porte également grandement atteinte à l’environnement. Si l’on ne compte que les déchets visibles, ce sont plusieurs milliards de mégots qui sont jetés dans la nature chaque année en France ; soit plus de 20 000 tonnes de déchets plastiques et toxiques dans l’environnement.