Le 30 mars 2022
Dès le début de sa campagne « Changeons leur futur », l’ACT-Alliance contre le Tabac a interpellé les candidats à l’élection présidentielle pour qu’ils s’engagent en faveur d’une fin progressive et durable du tabac en France. Responsable de plus de 75 000 décès par an, le tabagisme demeure la première cause de mortalité évitable du pays. Il est pourtant un sujet quasiment absent des projets présidentiels.
Avec le soutien de 18 associations engagées contre le tabagisme, et à travers la campagne « Changeons leur futur », l’ACT-Alliance contre le tabac porte 3 mesures concrètes pour parvenir à l’émergence de la première génération sans tabac - avec moins de 5 % de fumeurs - en France dès l’année 2032 :
1. Limiter l’accès des générations futures aux produits du tabac. En 2032, toute personne née après 2012 ne pourra plus se voir proposer la vente de produits du tabac en France.
2. Limiter l’attractivité des produits du tabac auprès des générations futures. Interdiction de fumer aux abords des établissements scolaires.
3. Limiter l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de santé publique. Renforcer les obligations de transparence des relations d’influence de l’industrie du tabac.
Sollicités par l’ACT, les candidats à l’élection présidentielle ont été invités à faire connaître leur position sur le sujet. Au total, trois équipes de campagne ont été rencontrées (Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo) et deux d’entre elles (Philippe Poutou et Nathalie Artaud) ont apporté des éléments de réponse par écrit.
Si l’ACT se félicite de ces échanges, le collectif regrette que l’addiction au tabac reste en grande partie absente des programmes des candidats : les projets mentionnent la nécessité d’améliorer la formation et la prévention en matière de santé publique, particulièrement sur le sujet des addictions, mais aucun ne vise directement le tabac. Seul celui de Jean-Luc Mélenchon aspire à une « jeunesse zéro tabac », sans donner plus de détail.
Pourtant, la gravité de l’épidémie industrielle que représente le tabagisme nécessite des mesures dédiées et spécifiques. L’opinion publique attend également que les politiques se mobilisent sur le sujet : 87 % des Français sont favorables à une Génération sans tabac en 2032 et plus de 8 200 personnes ont signé la pétition en ligne dédiée – lancée par l’ACT et soutenant ces revendications.
Parmi l’ensemble des revendications de l’ACT, la transparence des lobbies de l’industrie du tabac apparaît plus que jamais essentielle pour freiner son influence mortifère.
En effet, au cours des entretiens que l’ACT a pu avoir avec les équipes de campagnes, il est apparu que des représentants de l’industrie du tabac avaient eux aussi rencontré certains candidats pour promouvoir notamment leur nouveau produit de tabac chauffé. Présenté par les industriels comme une alternative moins nocive aux cigarettes, plusieurs études scientifiques démontrent que ce dispositif, ayant des composés cancérigènes et cancérogènes, présente des risques pour la santé. Philip Morris dans son propre rapport sur le sujet admet lui-même qu’« il n'a pas été démontré que le passage au dispositif réduisait le risque de développer des maladies liées au tabac par rapport à la consommation de cigarettes ».
Ainsi, comme elle fait encore régulièrement avec les ministères concernés, l’industrie du tabac, dans une opacité presque complète, continue à exercer son influence sur les décideurs publics afin de freiner la lutte contre le tabagisme, ce qui demeure inacceptable !
La campagne présidentielle n’étant pas encore arrivée à son terme, l’ACT-Alliance contre le tabac appelle donc tous les candidats à s’engager pour protéger les prochaines générations des méfaits du tabac en reprenant les mesures novatrices et ambitieuses qu’elle porte dans le cadre de sa campagne « Changeons leur futur ».