La lutte contre le tabagisme est une urgence permanente. En France, le cœur de 20 000 fumeuses cessera de battre encore cette année, c’est le double d’il y a 20 ans.
Il y a un siècle, l’industrie du tabac a introduit un nouveau concept marketing : celui de la femme qui s’émancipe en fumant. Aujourd’hui, le tabac enferme 1 femme sur 5 dans la dépendance et altère sa santé jusqu’à lui ôter la vie.
Femmes et hommes présentent des différences dans leur relation au tabac, que ce soit dans leur motivation pour entrer dans le tabagisme, les effets sur leur santé et lors de leur sevrage tabagique. Ces différences sont peu prises en compte dans les campagnes de prévention et dans l’accompagnement à l’arrêt du tabac. Plus de 20 ans après la déclaration de Kobe de l’OMS qui appelait à « intégrer la promotion de l’égalité des sexes dans la société » dans les programmes et politiques de lutte contre le tabac, il existe encore très peu d’actions qui soient menées sous le prisme du genre.
Depuis un siècle, l’industrie du tabac cible les femmes en véritable opportunité commerciale, usant des diktats qui pèsent sur elles et de leur combat, pour vendre ses produits. C’est en promouvant la cigarette comme expression de soi, tantôt accessoire de mode, allié minceur ou comme symbole d’émancipation féminine que les fabricants de tabac ont réussi à normaliser positivement le tabac chez les femmes. Cette fausse promesse de liberté et d’émancipation acquise à travers le tabagisme, vendue comme un choix personnel par l’industrie, a enfermé les femmes dans un système de dépendance, celui d’une addiction à une drogue.
Au-delà de la pratique du tabagisme actif, l’exposition au tabagisme passif est également considérable chez les femmes. Aujourd’hui celles-ci constituent la majorité des fumeurs passifs dans le monde.
L’impact plus important du tabac sur la santé des femmes, notamment sur leur cœur, est trop peu connu. Par leur collaboration, l’ACT-Alliance contre le tabac et son partenaire, la Fédération Française de Cardiologie, cherchent à informer sur les conséquences sanitaires spécifiques du tabagisme féminin et en particulier sur ses effets sur le développement prématuré de pathologies cardiaques. Plus de 75% des femmes présentant un infarctus avant 50 ans sont fumeuses.
Dans une société où les normes imposées aux femmes sont enfin véritablement remises en question dans toutes les sphères, nous les encourageons à s’affirmer sans tabac et sans dépendance.
Pour toutes ces raisons, l’ACT et la Fédération Française de Cardiologie lancent la campagne « Femmes Libres » et plaide pour une meilleure connaissance du tabagisme chez les femmes pour mieux prévenir leur entrée dans cette addiction et pour leur accompagnement plus efficace vers le sevrage.
L’industrie du tabac n’a jamais voulu d’une femme libre. Refusons que cette année encore le cœur de 20 000 fumeuses s’arrête de battre !