Le communiqué de presse de l’Académie nationale de médecine en date du vendredi 06 décembre 2019 attribue à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) des intentions qui ne sont pas les siennes en insinuant qu’elle discrédite « sans arguments », dans son rapport de 2019, l’usage « indubitablement nocif » de la cigarette électronique. Pour l’Alliance contre le tabac (ainsi que pour l’Académie nationale de médecine, nous n’en doutons pas), l’OMS est une institution éminemment respectable, qui mesure avec grand soin ses déclarations en s’assurant qu’elles sont fondées sur des preuves et un consensus scientifiques.
Il est naturellement possible de ne pas être en accord avec toutes ses prises de position. Cependant, nous pensons que la santé publique en France et dans le monde n’a rien à gagner d’une controverse stérile issue de la lecture partiale et fragmentaire du récent rapport de l’OMS, qu’en a fait une certaine presse.
Plutôt que de se fier aux articles de la presse grand public pour analyser les propos de l’OMS, l’Académie nationale de médecine aurait dû prendre son information à la source, en se référant directement au rapport (en anglais) « WHO Report on the Global Tobacco Epidemic, 2019 - Offer help to quit tobacco ». L’Académie aurait alors pu constater qu’il s’agit d’un rapport très pondéré sur le sujet. Certes, l’OMS y déclare que la cigarette électronique est nocive, mais elle ne le fait pas « sans arguments » et elle prend toutes les précautions nécessaires pour relativiser cette nocivité.
En pratique, le rapport de l’OMS de 2019 recommande au monde entier de mettre en œuvre les mesures de bon sens qui ont été préconisées en France à propos de l’utilisation de la cigarette électronique : produit formellement déconseillé chez les non-fumeurs, ne devant être utilisé que pour aider à sortir du tabac et ne pouvant être spécifiquement mis en avant dans ce contexte jusqu’à preuve formelle de son équivalence ou supériorité d’efficacité par rapport aux autres aides au sevrage scientifiquement validées.
Cette position est d’ailleurs cohérente avec celle publiée par l’Alliance conte le tabac encore récemment. Il nous semble important de rapporter les propos exacts de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS):