Le 11 juin 2025
L’ACT-Alliance contre le tabac dément le nouveau rapport publié par Philip Morris International (PMI) - commandé au cabinet de conseil KPMG déclarant que 49 % des cigarettes consommées en France proviendraient du marché parallèle. Ce chiffre qui ne repose sur aucune méthodologie scientifique ne vise qu’un objectif : freiner les politiques de santé publique en affirmant que la hausse de la fiscalité des produits du tabac entraînerait une explosion du marché noir. Reconnu par l’OMS comme le levier le plus efficace pour réduire le tabagisme, le prix du tabac n’a pas modifié les comportements d’achat : d’après les données officielles (
Santé publique France et
OFDT),
près de 80 % des fumeurs continuent d’acheter leurs cigarettes chez un buraliste, un chiffre stable depuis plus de 10 ans. Quant au marché parallèle (incluant les achats légaux à l’étranger et illégaux), il représente entre
10 % et 20 % des ventes totales de tabac en France, soit deux à quatre fois moins que les estimations produites par des études financées par l’industrie de tabac. Les achats dans la rue, quant à eux, ne dépassent pas
1 % sur la période 2014-2022.
Ce rapport, loin d’être une étude scientifique indépendante, est entièrement conçu et financé chaque année par PMI, servant principalement
d’outil de lobbying pour l’industrie du tabac. La méthodologie utilisée, similaire à celle des éditions précédentes, suscite de nombreuses critiques de la part d’experts universitaires , qui dénoncent
des biais importants ainsi qu’un manque de transparence de la part du cabinet KPMG. Par ailleurs, lors de la diffusion de ce rapport, PMI entretient délibérément une confusion autour du terme « marché parallèle », laissant entendre que tout achat effectué en dehors du réseau officiel des buralistes serait illégal, alors qu’en réalité, un consommateur peut légalement acheter du tabac à l’étranger dans la limite des quotas autorisés.
En faisant l’objet d’une large médiatisation, ce rapport ne sert qu’à faire pression sur les instances gouvernementales pour les pousser à adopter un moratoire sur les prix des paquets de cigarettes.